Le projet de loi « Fin de vie » a été présenté en conseil des ministres mercredi 10 avril. Deux volets s'articulent dans ce texte : une stratégie décennale pour les soins d'accompagnement, nouveau nom donné aux soins palliatifs, et l'introduction d'une aide active à mourir qui serait fortement encadrée.
Quelques heures après le conseil des ministres, des organisations de soignants ont fait part, en conférence de presse, de leurs vives inquiétudes. Pour Élisabeth Hubert, ancienne ministre de la Santé et présidente de la Fédération nationale des établissements d'hospitalisation à domicile (Fnehad), « cette demande de mort que nous entendons chez certains de nos patients est souvent levée quand on discute avec les gens ». Et elle considère sans ambages que ce projet de loi a été écrit par « des bobos parisiens déconnectés des réalités de terrain ».
Consciente que la partie va être difficile avec une opinion publique qui semble favorable à l'aide active à mourir, Claire Fourcade, la présidente de la Société française d'accompagnement et de soins palliatifs (SFAP) souhaite sensibiliser les parlementaires en les invitant à rencontrer localement les équipes de soins palliatifs.
Ces dernières, selon une enquête réalisée par la SFAP auprès de plus de 2 000 professionnels, redoutent le projet de loi. Ainsi, 83 % des personnes consultées se déclarent inquiètes. Une même proportion refuserait d'administrer le produit létal. Enfin, plus d'un médecin sur cinq travaillant en soins palliatifs pourrait quitter ses fonctions si l'aide active à mourir était mise en place dans son service. Des unités que le gouvernement entend justement consolider dans sa stratégie décennale.
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