« J'ai toujours été impressionné par leur force d'intégration et par leur volonté de s'insérer. » Cette louange aux mineurs non accompagnés (MNA) a été formulée par une figure des Départements de France, Frédéric Bierry, le 16 janvier à Strasbourg.
Face aux sollicitations répétées des journalistes, le président de la Collectivité européenne d'Alsace leur a proposé deux heures de pédagogie, sur ces jeunes dont l'accompagnement s'avère« plus facile » que pour d'autres à l'aide sociale à l'enfance (ASE). Une fois n'est pas coutume, la parole a même été donnée à deux d'entre eux, évoquant leurs périples dans un français déjà maîtrisé.
Avec ces jeunes, « on doit réussir un parcours d'insertion et d'intégration en deux ou trois ans », commente Ludovic Maréchal, le directeur de l'ASE de la collectivité. Et au regard d'un tel investissement, Frédéric Bierry regrette le « gâchis » que représentent les refus de titres de séjour pour ces jeunes parvenus à leur majorité.
Toutefois, le président de la commission « solidarité, santé, travail » des Départements de France a aussi souligné la montée en charge de ces MNA, qui sont désormais plus de 900, soit presque 20 % des quelque 5 000 jeunes confiés en Alsace, mais aussi près des deux tiers des jeunes majeurs suivis. Or s'ils coûtent à sa collectivité 22 millions d'euros par an, calcule-t-il, « l'État ne nous accompagne qu'à hauteur de 600 000 euros ».
L'occasion, pour Frédéric Bierry, de revenir sur les revendications récemment votées par les Départements de France, notamment de laisser à l'État la responsabilité de la mise à l'abri des jeunes se déclarant MNA, mais de laisser leur évaluation aux collectivités, avec une compensation « à l'euro près » de la prise en charge de ceux finalement reconnus mineurs.
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