Une note du think tank Terra Nova fait le point sur la question de la santé mentale des jeunes placés à l'aide sociale à l'enfance (ASE). Un enjeu crucial car ces enfants souffrent cinq fois plus de troubles psychiques que la moyenne nationale.
Si on met cette situation en parallèle avec la diminution par deux du nombre de pédopsychiatres sur dix ans (1 235 en 2007, 593 en 2017) et avec le fait que dix départements ne comptaient aucune place en hôpital psychiatrique pour les mineurs en 2017, on mesure le retard de notre pays sur cette question.
Une série de dysfonctionnements sont soulevés dans cette note. Par exemple, « les accompagnants aux soins, éducateurs ou assistants familiaux ne connaissent pas toujours les antécédents personnels ou familiaux, surtout si le carnet de santé n’a pas suivi l’enfant. »
Plus généralement, les problèmes de santé dans la protection de l'enfance sont mal pris en compte. Selon le Défenseur des droits, le bilan de santé lors de l'entrée à l’ASE est systématique dans moins d'un tiers des départements. La Haute autorité de santé a établi, de son côté, que « dans 44 % des départements, aucun bilan de santé systématique n’est prévu au cours du placement ».
Le document fait également état de propositions de réformes. Le pédopsychiatre Guillaume Bronsard et l'ancien sénateur Michel Amiel suggèrent notamment la création de « dispositifs mixtes sachant héberger et soigner ». Objectif : éviter de choisir entre l'hôpital psychiatrique et l'accueil sans suivi psychologique.
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