Le travail social soulève-t-il les mêmes problématiques partout dans le monde ? Le Media social s'intéresse au quotidien des travailleurs sociaux hors de l'Hexagone. Après plusieurs expériences en France et à l'étranger, Cloé Chastel s'engage pour une mission à Cox's Bazar (Bangladesh), dans le plus grand camp de réfugiés au monde. Sur place, elle coordonne une équipe de travailleurs sociaux bangladais et une équipe de volontaires rohingya.
Ethnie musulmane persécutée dans une Birmanie majoritairement bouddhiste, les Rohingyas subissent en août 2017 une vague de massacres menée par l'armée birmane. Plus de 900 000 d’entre eux fuient au Bangladesh voisin. Le réseau Caritas s'active, et sollicite ses collègues internationaux pour un appui financier et technique. C'est ainsi que Cloé, titulaire d'un master Droits de l'Homme et action humanitaire de Sciences Po Paris, arrive en janvier 2018 pour une mission d'un peu plus d’un an.
Quelle a été votre mission sur place ?
Cloé ChastelQuand je suis arrivée, les abris étaient construits et l'aide alimentaire en place. Mais le secteur de la protection devait être développé car il y avait beaucoup de mineurs et de femmes isolées, ainsi que des personnes âgées vulnérables. Nos programmes avaient deux buts : aider les personnes à se reconstruire face aux violences passées, et les protéger contre les risques de violence dans le camp. Ceux-ci sont de différentes natures : trafics, exploitation, violences domestiques, isolement… Les réfugiés n’ont pas le droit de travailler (seulement d’être volontaires) ni de sortir du camp : sans moyen d’existence, ils sont dépendants de l’aide humanitaire, et en grande vulnérabilité.
Comment était organisée l'action ?