Dans une enquête menée auprès d’établissements et services d’aide par le travail (Esat), la sociologue Juliette Hontebeyrie montre que dans les organisations mises en place pendant le confinement, le handicap est passé "au second plan". Des primes ont parfois été versées aux travailleurs.
Comment la période du confinement a-t-elle transformé l’activité dans les établissements et services d’aide par le travail (Esat) ? C’est ce qu’a cherché à savoir la sociologue Juliette Hontebeyrie, dans une enquête réalisée auprès d’une vingtaine de structures et dont les résultats sont publiés dans « Alter », la revue européenne de recherche sur le handicap.
Témoignages
Pour cela, elle a réalisé des entretiens avec des directeurs ou encadrants d’Esat sur les conditions de travail durant le premier confinement. Si une minorité a fermé ses portes, la plupart sont restés ouverts avec des modalités d’organisation différentes.
Certains établissements délivrant des services dits « essentiels » (restauration, blanchisserie…) ont en effet choisi de remplacer les travailleurs handicapés par les salariés de la structure. D’autres ont maintenu les travailleurs à leur poste, arguant d’une « interprétation relativement souple des consignes de l’ARS » qui ordonnaient aux établissements médico-sociaux de fermer leurs portes.