Président de l'Agefiph depuis 2021, Christophe Roth a passé la main à Christian Ploton le 17 septembre. Il revient sur le bilan de ses trois années de mandat, les avancées réalisées mais aussi les insuffisances qui freinent l'emploi des personnes en situation de handicap. Interview.
Une nouvelle page s'ouvre aujourd'hui pour les 500 collaborateurs de l'Association de gestion du fonds pour l'insertion professionnelle des personnes handicapées (Agefiph) : son président depuis 2021, Christophe Roth a terminé son mandat et passé le relais à son successeur, Christian Ploton. Il revient sur les dernières avancées pour l'emploi des personnes en situation de handicap, mais aussi les freins qui persistent en France malgré le coup de projecteur des Jeux paralympiques.
Le taux de chômage des personnes en situation de handicap s'établit à 12 % en 2023, au lieu de 19 % après le Covid. Qu'en pensez-vous ?
Christophe Roth En effet, le taux de chômage a baissé à 12 % et le taux d'emploi dans l'entreprise atteint 3,5 % aujourd'hui. La loi fixe cependant un plancher à 6 %, mais il faut savoir que les taux n'avaient pas bougé depuis plus de 12 ans.
J'ai voulu marquer un cap politique, impulser quelque chose de positif. J'ai instauré à l'Agefiph la culture du résultat avec des objectifs chiffrés qualitatifs et quantitatifs, à savoir 4 % de taux d'emploi hors majoration d'ici fin 2024. J'attends donc avec impatience la parution des prochains chiffres parce que je me suis démené et je sais qu'il existe des opportunités sur les métiers en tension.
Avant la loi de 2005, les politiques sur le handicap manquaient de souffle. Cela a changé avec la secrétaire d'État Sophie Cluzel : elle a impliqué les associations, les employeurs et les partenaires sociaux. Elle a participé à l'élaboration de la loi de 2018 qui a prévu des référents handicap dans les entreprises d'au moins 250 salariés et une valorisation spécifique pour l'entreprise qui embauche un senior de plus de 50 ans en situation de handicap.