Un peu partout, les vieilles organisations se fissurent, le fonctionnement en silo est remis en cause. Une démarche conduite par la "Compagnie générale des autres" tente de rapprocher travailleurs et entrepreneurs sociaux autour de projets communs. État des lieux et propositions.
Jusqu'à peu, les choses étaient (relativement) simples. On avait d'un côté les travailleurs sociaux qui prenaient en charge des publics en difficulté. De l'autre, les entrepreneurs sociaux lançaient des projets en lien avec les nouveaux besoins sociaux. Les uns faisaient du social ; les autres du business avec le souci de ne pas singer l'économie capitaliste. Et puis, le cadre des uns et des autres est devenu un peu étroit. Sur les territoires les plus novateurs, travailleurs et entrepreneurs sociaux ont appris à se croiser.
Risque de creuser le fossé
En 2018, Sébastien Poulet-Goffard mettait les pieds dans le plat en publiant un article dans Le Monde . Son titre ? « Entrepreneurs et travailleurs sociaux, rencontrez-vous ! ». L'ancien travailleur social et ancien journaliste écrivait notamment : « Il y a un besoin urgent, et un risque de voir le fossé culturel se creuser entre celles et ceux qui, à la lumière, créent et mettent en œuvre de nouvelles réponses aux problématiques sociales, et celles et ceux qui, humblement, dans l’ombre du mandat de leurs institutions, sont les agents des politiques sociales de la République. »