« Le fait d’être enfermée pendant deux mois et demi, parfois on a envie de péter les plombs », lance l’une des "mauvaises filles" du centre éducatif fermé (CEF) de Doudeville en Seine-Maritime. Dans un documentaire sonore en trois épisodes, Pauline Maucort tend son micro à trois adolescentes qui, sans filtre, racontent leurs parcours de délinquance qui les ont conduits jusqu’au CEF. Des histoires de violences, de placements, de fugues, de mauvaises rencontres, de manque d’amour.
Leurs témoignages, associés aux bruits ambiants du centre, font saisir la vie de cette institution à mi-chemin entre la prison et le foyer. On perçoit les échanges tendus avec les éducateurs, les sanctions, les bagarres et le regard parfois acerbe qu'elles portent sur l'organisation de l'institution. Reste que « le CEF m'a fait changer », explique l'une d'elles, détaillant son long parcours vers la réinsertion, « parce qu’un jour ou l’autre, les conneries, faut les arrêter », explique une autre, non sans une certaine maturité.