À Bordeaux, un ancien bateau de croisière a été reconverti en hébergement d’urgence pour l’hiver. Il accueille, jusqu'à fin avril, une centaine de personnes sans abri. Géré par l’association Diaconat de Bordeaux, ce dispositif original est intégralement financé par les services de l’État.
Sur un quai des Bassins à Flot, proches de la Garonne, rien ne distingue cette péniche des autres amarrées à proximité. Elle accueille pourtant chaque soir, depuis mi-décembre 2023 - et jusqu’au 30 avril 2024 -, une centaine de personnes sans abri, qui peuvent y dîner, s'y doucher et y dormir. Orientées par le numéro d’urgence sociale 115, elles sont accueillies par des salariés de l’association Diaconat de Bordeaux, qui gère cet hébergement d’urgence alternatif.
L’ancien bateau de croisière, reconverti pour l'occasion, dispose de 55 cabines ayant chacune une salle de bains, d’une vaste pièce de vie dotée de fauteuils et de tables, d’une salle de restauration, et d’une terrasse sur le pont supérieur. Les résidents peuvent y accéder à partir de 16 h 30 et y rester jusqu’à 8 h 30 le lendemain matin. Coût du dispositif : 608 000 €, financés par les services de l’État.
Un appel à manifestation d'intérêt
Le projet est né d'un appel à manifestation d’intérêt (AMI) lancé par la préfecture pour trouver 138 places d'hébergement d’urgence dans le cadre du plan hivernal. La ville de Bordeaux connaît en effet une grande tension sur le logement disponible, et le parc d’hébergements d'urgence n’est pas suffisant en période de froid.
« Dans le cadre du Plan hiver, 2 149 places d'hébergement d'urgence sont disponibles en Gironde. Bien sûr, l’hébergement d'urgence doit être un sas transitoire. Notre objectif est d'accompagner les personnes vers un logement pérenne », souligne Thierry Bergeron, directeur départemental emploi, travail et solidarités, auprès du préfet de la Gironde.
« Une évidence »
En attendant, il faut répondre aux besoins, et rapidement. Cette solution alternative s'est imposée. La péniche « MS Bordeaux », ancien bateau de croisière, devait initialement naviguer jusqu’aux Pays-Bas, dans l’idée d’y être utilisée pour du logement d’urgence. Son propriétaire a finalement jugé plus logique qu’elle serve localement, et l'a louée au Diaconat de Bordeaux jusqu’à début mai.