Si la prostitution des mineurs est interdite par la loi du 4 mars 2002, elle s'étendrait aujourd'hui, et concernerait jusqu'à 10 000 jeunes - principalement des adolescentes. Comme Adrien Taquet l'avait prévu en 2019, avec son plan contre les violences aux enfants, il a lancé le 30 septembre un groupe de travail, qui devra lui « proposer une politique publique partagée pour punir sévèrement les auteurs de ces exploitations sexuelles, aider les victimes, accompagner les parents en détresse ».
Présidé par Catherine Champrenault, procureure générale à la Cour d'appel de Paris, le groupe rassemble des administrations de l'État, mais aussi des associations, de la Cnape à Hors la rue, ainsi que des acteurs territoriaux - tels qu'un juge des enfants, des représentants de départements, ou de services de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ).
Des réunions mensuelles, des auditions et des visites de terrain devraient aboutir à des propositions dès mars prochain. « La question de la formation des professionnels » apparaît, d'ores et déjà, comme « un levier essentiel » aux yeux du secrétaire d'État chargé de l'Enfance.
« Agir, c'est commencer par briser les tabous », a souligné Adrien Taquet. « Il doit être dit que les prostitués mineurs sont des victimes, qu’il nous appartient de trouver des solutions pour les protéger davantage », et que ceux qui les prostituent « sont des proxénètes », malgré toutes leurs tentatives de « glamourisation ».