Insoumis et écologistes, mais aussi socialiste et communiste, ils sont dix députés de gauche à avoir cosigné un courrier à Catherine Vautrin, pour l'interpeller sur l'interdiction des hébergements en hôtels des enfants protégés.
Alors que ces placements devaient être définitivement prohibés à compter du 1er février 2024 en vertu de la loi Taquet, les élus protestent contre le projet de décret d'application de cette mesure, tel qu'il a été déposé sur le bureau de la ministre des Solidarités « le 30 janvier ».
« Plutôt que d'interdire les placements en hôtel », la réglementation envisagée « risque, au contraire, de pérenniser ce mode de placement, avec un cadre de sécurité et d'accompagnements socio-éducatif toujours insuffisant », écrivent les députés.
« De quelle interdiction s’agit-il ici alors que, d’après ce projet de décret, un hôtelier ou "association gestionnaire d’un hôtel" peut, sur simple déclaration au conseil départemental, être habilité pour accueillir des enfants placés ? » demandent notamment les élus. « De plus, pourquoi ce projet de décret n’impose-t-il qu’une “surveillance” de nuit et de jour et par un professionnel qui n’a pas forcément de formation en matière éducative ? »
« Nous ne pouvons accepter que des vies d’enfants soient mises en danger dans des lieux de placement non adaptés », affirment les députés, en référence au suicide d'une adolescente en hôtel, fin janvier - pour lequel Marianne Maximi vient de saisir la procureure de la République de Clermont-Ferrand.
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