À Metz, l’hôpital psychiatrique de Jury et l'association CMSEA ont construit ensemble un service d’éducation spéciale et de soins à domicile (Sessad) "autisme". Y travaillent des professionnels mis à disposition par l’hôpital et des salariés de l’association, qui croisent leurs regards, leurs pratiques et leurs approches complémentaires.
« Quelqu’un sait-il ce qu’est la puberté ? » Autour de la table, Diego, Louis et Théo tentent timidement quelques premières réponses : « C’est quand le corps change », « Il y a des poils qui poussent », « Quand on a des boutons »...
Les trois adolescents porteurs de troubles du spectre autistique (TSA) accompagnés par le service d’éducation spéciale et de soins à domicile (Sessad) participent à leur premier groupe ayant pour thème la puberté.
Un projet co-construit
La séance est animée conjointement par Sylvaine Michalski, infirmière, et Florence Wirth, éducatrice spécialisée.
La première travaille pour le centre hospitalier de Jury, la deuxième pour l’association du Comité mosellan de sauvegarde de l’enfance, de l’adolescence et des adultes (CMSEA). Mais toutes deux sont collègues au sein d’un même et seul Sessad.
Pas de modèle imposé
Et pour cause : le Sessad a été pensé et construit à l’initiative de ces deux partenaires et fonctionne toujours grâce à une mutualisation de moyens.
« Quand nous avons créé le service en novembre 2014, raconte Emmanuelle Cassiani, l’actuelle directrice, le pédopsychiatre Olivier Scarpa et moi-même - je travaillais alors pour un institut médico-professionnel (Impro) - avons tout fait ensemble : nous avons écrit le projet de service, le règlement de fonctionnement… Toutes les décisions initiales ont été partagées. Il n’y a pas eu un modèle qui s’est imposé. »
Répondre à un besoin
Les deux partenaires avaient l’habitude de collaborer : « Le CMSEA et le centre hospitalier de Jury entretenaient des relations étroites depuis de nombreuses années, à travers notamment la Maison des adolescents gérée par des professionnels de Jury, et fréquentée par plusieurs adolescents suivis par nos deux Impro », précise Emmanuelle Cassiani.
À cette époque, ils constatent un besoin d’accompagnement non pourvu : la Maison des adolescents était régulièrement interpellée par l’Éducation nationale, en difficulté face à de jeunes autistes sans déficience intellectuelle mais présentant des troubles du comportement.