Dans le nord du département de la Loire-Atlantique, le dispositif intégré de coordination et d’intervention (DICI), composé de binômes infirmier-éducateur, intervient auprès d'établissements médico-sociaux accueillant un public de personnes souffrant de troubles psychiques, dès les prémices d’une situation de crise.
Ce matin-là, Claudia, résidente au foyer d’accueil et d’hébergement (FAH) Mozaik à Savenay (44), va bien. Le lendemain, elle interviendra avec entrain en tant que pair-aidante pour raconter son parcours de vie. Ces derniers temps, celui-ci a été jalonné de rencontres avec Stevens Delaunay et Vincent Decaix, respectivement infirmier en psychiatrie et éducateur spécialisé. Un espace de parole qui vient jusqu’à elle, pour enrayer un mal-être et chercher l’apaisement.
« Quand je suis angoissée ou que j’ai envie de me faire du mal, on les appelle et ils viennent pour discuter, pour approfondir ce qui ne va pas. Comme ce sont des personnes de l’extérieur, et pas des éducs du FAH, ils sont neutres, ils me comprennent. »
« Ils sont neutres »
Claudia, qui souffre d'un trouble de la personnalité borderline, a souhaité faire appel à eux car elle était alors « à deux doigts de l’hospitalisation ». Les professionnels du DICI, dit-elle, apportent des réponses à ses questions en se déplaçant rapidement.
Dans la pièce de vie commune, autour d’une large table, Mickaël, également résident du FAH, s’entretient avec Anna Vanderquand, infirmière du DICI, en présence d’Angélique Anizon, accompagnante éducative et sociale (AES) du foyer. Les insomnies du jeune homme sont importantes et les nuits difficiles depuis son retour de l’hôpital, qu’il fréquente en séquentiel.
Un entretien salvateur
Si la professionnelle de santé aborde bien sûr la question de ces difficultés de sommeil, l’entretien se fait plus large, arpentant le bien-être et la santé globale de Mickaël, son quotidien, le travail, le sport, l’usage du téléphone, l’alimentation, le lien aux parents, les projets de vacances…
Un entretien salvateur pour tout le monde, d’après Angélique Anizon et ses collègues du FAH, qui se questionnent souvent, en réunion clinique, sur les meilleurs interlocuteurs lorsque survient une situation complexe. Car le foyer ne comprend ni médecin généraliste, ni psychiatre, ni infirmier.