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Une maison pour de jeunes enfants placés, porteurs de handicap

Longs FormatsNina HUBINET13 février 2025
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Depuis deux ans, "la Maison des plus petits" accueille, à Marseille, de jeunes enfants porteurs de handicaps placés par l’aide sociale à l’enfance (ASE). L’objectif : leur offrir l’environnement le plus familial et serein possible pour se reconstruire. Un projet innovant, alors que les effectifs de familles d’accueil devraient baisser dans les années qui viennent.

« Moi j’aime bien cette veste », s’enthousiasme Amina(*), 4 ans et demi et de jolies boucles châtains, en s’emparant d’une pièce de puzzle représentant une veste verte. « Et ben moi je prends cette tête », fait savoir Stéphane (*), petit garçon du même âge, piochant à son tour dans la boîte cartonnée. Sur la grande table de la salle à manger, Stéphane et Amina jouent avec des personnages - puzzles dont ils échangent les jambes, la tête ou le buste, jusqu’à trouver l’assemblage qui leur plaît le mieux. 

Carine (*), 4 ans comme ses deux camarades, un peu malade et d’humeur maussade, les rejoint. Elle réclame par un geste et un gémissement de pouvoir à son tour « composer » son personnage puzzle. Encouragé par l’adulte présente, Stéphane lui tend un des personnages en carton. « Tiens ! » Le gémissement s’interrompt, et la petite fille blonde se met à chercher une tête cartonnée pour créer son propre personnage.

Des moments difficiles

Un temps de jeu calme, pas si banal : la maison des plus petits a beaucoup résonné de cris et de pleurs, depuis son ouverture. Valérie Vrel pour Le Media Social

Trois enfants jouant ensemble un après-midi d’hiver : cette scène relativement paisible n’est pas tout à fait banale au sein de la « Maison des plus petits ». Cette structure d’accueil pour des enfants placés porteurs de handicap, inaugurée en novembre 2022 à Marseille et qui accueille aujourd’hui six enfants âgés de 3 à 7 ans, a aussi beaucoup résonné de cris et de pleurs depuis deux ans.

« Quand il est arrivé ici, en mai dernier, Stéphane ne parlait pas, gardait sa tétine dans la bouche toute la journée et piquait tous les jours des grosses crises de colère. Même manger était difficile, il pleurait sans cesse, il était en grande souffrance », raconte Marguerite Momper, éducatrice spécialisée et responsable de ce lieu de vie et d’accueil (LVA) à mi-chemin entre le foyer et la famille d’accueil.

Vivre sur place

« On a mis en place des séances hebdomadaires avec la psychomotricienne, une visite chez un psychiatre tous les 15 jours et un traitement qui calme ses angoisses… Il est beaucoup plus apaisé et peut même aller à l’école deux fois une heure par semaine », se félicite la jeune femme, à la tête de la Maison des plus petits depuis neuf mois.