Cinq inspecteurs généraux proposent de revisiter les approches, pour éviter les mises en danger des enfants. Ils invitent à distinguer une démarche universelle, relevant du droit commun, et un ciblage des familles vulnérables, par les départements.
Prévention primaire, secondaire ou tertiaire ? Contre les maladies, le triptyque est connu. Il permet de distinguer la mise à distance du danger, puis les barrages à hisser face aux pathologies qui surviennent, et enfin la limitation des dégâts qui sont finalement occasionnés. Et cette classification peut aussi être employée contre les maltraitances aux enfants, ainsi que contre leurs mises en danger. Pourtant, les professionnels « ne sont pas familiers avec ces notions alors qu’ils les mobilisent de plus en plus souvent, sans avoir préalablement opéré un travail de traduction de leurs signification pratique dans leur champ ». Bien des départements citent même, au titre de la prévention primaire, des modèles « prioritairement axés sur la prévention secondaire ».
Ces remarques cinglantes sont glissées dans un rapport remis par cinq inspecteurs généraux (IGAS-IGAENR-IGEN), qui invitent à remettre quelques concepts sur la table, dans leur Evaluation de la politique de prévention en protection de l’enfance.