« Nous ne retrouverons pas l’unité sans une attention accrue aux plus vulnérables d’entre nous, [qui] ont été davantage touchés par la crise sanitaire et seront les plus fortement affectés par la crise économique, à commencer par les personnes en situation de handicap », a déclaré le Premier ministre Jean Castex le 16 juillet au Sénat, ajoutant qu’il réunirait « très vite une conférence du handicap », sans plus de précision. Cela « ne doit pas être l’occasion d’une énième opération de communication », a aussitôt réagi le Collectif Handicaps sur Twitter qui réclame avant tout l’organisation d’un débat au Parlement sur les suites de la dernière conférence nationale du handicap (CNH) du 11 février 2020 prévu par la loi de 2005.
Cette annonce intervient alors que les acteurs s’inquiètent de la place qui sera accordée à la politique du handicap dans la suite du quinquennat. D'abord parce qu'ils n'ont, à ce stade, aucune information sur la reconduction d'un secrétariat d'État aux personnes handicapées. Ensuite parce que l’interview d’Emmanuel Macron le 14 juillet ne les a pas rassurés : « A aucun moment le président de la République (...) n’a daigné évoquer la situation des personnes en situation de handicap, de leurs familles et des aidants », s’indigne le Collectif Handicaps, regrettant que cette intervention ait été « inaccessible aux personnes sourdes et malentendantes ».
Enfin, autre signal inquiétant, le fait que la création de la future branche autonomie évoquée par Emmanuel Macron le 14 juillet, puis Jean Castex lors de sa déclaration de politique générale le 15 juillet, n’ait été abordée que « sous le seul angle du Grand Age ».