Face à la crise "majeure" du secteur, le Conseil économique social et environnemental formule des réponses inédites. La "troisième assemblée" demande à l'État d'assurer une juste répartition des moyens entre départements, et appelle à "valoriser des professionnels engagés".
« C’est le combat de cinquante ans de ma vie. » Pour ceux qui l’ignoreraient, Josiane Bigot le rappelle, le 8 octobre face à la presse, au Conseil économique social et environnemental (Cese) : après une carrière de juge des enfants, et après avoir présidé la Cnape pendant cinq ans, inutile de douter de son opiniâtreté pour la protection de l’enfance.
Quant à Élisabeth Tomé-Gertheinrichs, assise à ses côtés, son expérience des cabinets ministériels, de la Famille aux Affaires sociales, lui a permis de prendre toute « la mesure du désengagement de l’État » dans cette politique.
Convergence
Et leurs deux points de vue convergent, dans l’avis sur la protection de l’enfance « en danger », qu’elles ont fait adopter le 8 octobre par la « troisième assemblée de la République » : face à la « crise actuelle majeure du secteur », il importe aujourd’hui de « réaffirmer le rôle de l’État », comme elles l’énoncent dès leurs premières préconisations.
Pas question pour elles de rouvrir le débat sur une éventuelle recentralisation de l’aide sociale à l’enfance (ASE), toutefois. Comme l’écarte Élisabeth Tomé-Gertheinrichs, il n’est « pas sûr » que ce système ait mieux fonctionné avant les décentralisations de 1983 et 2004…