Après la publication du décret sur les hébergements dérogatoires en protection de l'enfance, le recours aux hôtels apparaît toujours possible en cas d'urgence. Et certains jugent trop flou l'encadrement qui doit désormais être mis en place.

La nouvelle ministre déléguée à l’Enfance, à la Jeunesse et aux Familles, Sarah El Haïry, a été invitée à présenter ses chantiers au Sénat. Elle annonce le maintien du pécule pour les jeunes majeurs, un chantier sur les assistants familiaux, un nouveau décret sur les hôtels et… de la "continuité".

Jusqu'alors plutôt "mieux disant", avec une mesure extralégale prolongeant le contrat jeune majeur jusqu'à 25 ans, le département de Loire-Atlantique a annoncé revenir au strict cadre légal (soit l'âge limite de 21 ans). Une décision mal reçue, qui a donné lieu hier matin, à Nantes, à une mobilisation commune de travailleurs et travailleuses sociales et d'ex-jeunes majeurs de l'ASE.

L'accueil exceptionnel dans les hébergements "jeunesse et sports" ou déclarés n'est rendu possible qu'à partir de 16 ans. Deux autres décrets précisent les règles du parrainage et du mentorat, également en application de la loi Taquet de 2022.

Dans une tribune au Media Social, en forme de lettre ouverte, Jean-Pierre Rosenczveig, ancien président du tribunal pour enfants de Bobigny, et Maxime Zennou, directeur général du Groupe SOS jeunesse, attirent l'attention de la nouvelle ministre déléguée chargée de l'Enfance, de la Jeunesse et des Familles, Sarah El Haïry, sur les graves difficultés de la protection de l'enfance.

Le conseil départemental de Haute-Garonne a annoncé début février la fermeture de trois services du centre départemental de l’enfance et des familles (CDEF), transférés dès cette année vers des opérateurs encore inconnus. Les professionnels dénoncent une décision brutale et se mobilisent pour le public accompagné et leur statut.

Depuis plus de trente ans, le restaurant Les Trois Fourneaux, aux Ulis (Essonne), accueille en formation des jeunes venus d’horizons divers, dont certains relevant de la protection judiciaire de la jeunesse. L’équipe leur propose un accompagnement sur mesure vers un diplôme, et surtout, un nouveau départ.

De l'interdiction des hôtels à l'accompagnement des jeunes majeurs, la loi Taquet du 7 février 2022 tarde toujours à être appliquée. Les acteurs mettent en cause les décrets en souffrance, les "moyens insuffisants", ou le défaut de pilotage national.

Pour répondre aux besoins d’amélioration de la qualité de l’accueil au sein des crèches, la Cnaf renforce ses financements à destination des professionnels de ces structures. Dès à présent, et progressivement, les temps de travail "hors présence des enfants" seront mieux pris en compte.